Kerman…
Kerman et chef-lieu de la province du même nom a probablement été fondée par le roi sassanide Ardachîr 1er au 3ème siècle. Kerman est un centre de production de tapis pesans. Selon les dernières divisions territoriales de l’Iran, la province du Kerman comprend 17 villes et 31 communes. Baft, Borsir, Bam, Jiroft, Rafsandjan, Zarande, Sirdjane, Shahr Babak, Kerman et Kahnoudj sont les principales villes de cette province. Nombreux sites sont à voir :
La Grande Mosquée : celle-ci est l’une des plus belles mosquées du pays, construite en 1174.
Le complexe Gandj Ali Khan : ce complexe comprend une école, un caravansérail, un bain, un réservoir d’eau, une mosquée et un marché.
Le bain Gandj Ali Khan : ce bain est l’un des chefs-d’œuvre architectural du pays.
Le complexe Vakil : celui-ci abrite un marché, un bain, une mosquée et un caravansérail.
Le village de Mahan situé à 35 km du sud-est de Kerman, sur la route Kerman-Bam, avec son fameux mausolée et le jardin de Shahzadeh. L'existence d'abondantes sources d'eau a contribué à la prospérité de cette région. L’architecture de certains bâtiments remonte au XIIe siècle.
La citadelle de Bam : située au nord-est de la ville de Bam, c'est l’ancienne ville de Bam. Elle est également entourée de jardins, de maisons et de terres agricoles. Victime d’un violent tremblement de terre (au moins 30 000 morts), ce fut le site du tournage du Désert des Tartares (tiré de l’œuvre de Dino Buzzati) en raison de sa ville médiévale spectaculaire.
Le mausolée Shah Nematollah Vali, une pure merveille est élevée au 15ème siècle par les soins d'un roi musulman de l'Inde, car sous ce dôme, repose le derviche le plus respecté de la Perse. Depuis, le mausolée n'a cessé d'être embelli et étendu pour accueillir les fidèles. La grande coupole et la porte principale incrustée d'ivoires, ont été restaurées sous les Safavides. L'ensemble a été agrandi à l'époque Qadjar, qui y ajouta les minarets élancés. Pur moment de recueillement et de spiritualité que tout le monde apprécie dans la région de Kerman.
Le Jardin de Shahzadeh, construit sur une colline aux pieds des montagnes est un jardin historique persan, situé à 6 kms de Mahan dans la province de Kerman. Sa superficie de 5.5 hectares est rectangulaire à deux étages, une succession de dénivelés laissant entrevoir les sommets enneigés en hiver. Ce spectacle de fontaines crée une musique de chutes à chaque terrasse. L’eau provient des montagnes, traverse le parc de haut en bas, Au sommet surplombe un Palais sur l’ensemble du parc.
Ce jardin typique de l’art persan en la matière bénéficie du milieu naturel de la région . La construction d’origine démarre avec Mohammad Hassan Khan Qajar Sardari Iravani en 1850 et a été poursuivie par Abdol Hamid Mirza Nasserodollehand en 1870 durant les onze années de la dynastie Qajar au gouvernement. Elle est restée inachevée en raison de la mort de Abdol Ahmid Mirza en 1890.
Le complexe « Ganjali Khan » est une bâtisse de la période Safavide située dans le vieux centre de la ville de Kerman. Il est composé d’une école, d’une place, d’un caravansarail, d’un hammam, d’un Puits « Ab Anbar », d’une Mosquée, de l’Hôtel de la Monnaie et de son Bazar. Il a été construit par Ganj Ali Khan qui gouvernait les provinces de Kerman, Sistan et Kandahar de 1596 à 1621 sous le règne du Shah Abbas 1er. Plusieurs inscriptions sur la bâtisse attestent quand exactement ont été construits tous ces bâtiments. L’architecte de ce complexe était Mohammad Soltani de Yazd. Il couvre un espace de 11000 m² au centre d’un parc public, ainsi s’aligne le Bazar Vakil qui d’est en ouest au sud du complexe. La place est entourée d’arcades qui marquent l’entrée du bazar au nord/ouest, l’est étant l’entrée du Caravansarail Ganjali. L’entrée du Hammam Ganjali est située le long de la section du Bazar Vakil, connu aussi sous le nom Ganjali Khan Bazar. Toute cette architecture est propre au style Isfahani.
La Place Ganjali : dans l’ancienne Perse, les places étaient localisés près des bâtiments du gouverneur et des places pour réception et cérémonie. Cette place mesure 990 mètres de long et 554 mètres de large et rappelle la place « Naqsh e Jahan » d’Isfahan ou « Chakhmagh « à Yazd, lesquelles sont aussi bordées, de ses bazars, de ses écoles, de ses caravansarails, bâtiments urbains d’usage public
Le Hammam Ganjali, construit en 1631, se situe sur la partie sud de la place Ganjali. L’entrée est décorée de peintures anciennes, ornements de la période Safavide. Une caractéristique de ce bâtiment est que les pierres sculptées coïncident avec celles du sous-sol, composé de salle froide, chaude et épurées, toutes ces salles sont recouvertes de dômes portés par des piliers en forme d’arcade. L’architecte de ce hammam est dotée des plus belles décorations et ornements, et met en avant toutes les peintures fines, les sculptures de la pierre à cette époque. Ce hammam, aujourd’hui a été converti en musée d’ethnologie depuis 1971. Une partie enfermée et une cour sont remplies de figurines grandeur nature qui ont été rapportées à la faculté des Arts de Téhéran puis transférées dans son musée.
Le Bazar Ganjali est situé au sud de la place et l’intérieur est décoré de sculptures et peintures d’une grande finesse et malgré que tous ces ornements soient vieux de 400 ans, ils ont été très bien préservés. Ce long bazar est jalonné de nombreux édifices historiques, et de 16 iwans et voûtes.
Le Caravansarail et la Mosquée Ganjali : situé sur la partie est de la place, l’entrée du Caravansarail porte l’inscription datant de 1598, composée de calligraphies d’Ali Reza Abbassi. Sa structure repose sur la base de 4 iwans, chacun doublé de hall en murs très larges. Une cour centrale accueille une fontaine octogonale chanfreinée à chaque extrémité. A gauche de celui-ci, se trouve la petite Mosquée Ganjali.
L’Hôtel de la Monnaie Ganjali, dont la construction a commencé en 1598, possède un intérieur encore très décoré de richesses artisanales de sculptures et de gravures. Le bâtiment est un large dôme couronné d’une coupole qui laisse rentrer la lumière et le vent, ainsi servant d’aération étudié pour rafraîchir les lieux. Ce bâtiment a été converti en musée de numismatique depuis 1970 et présente des monnaies des différentes périodes Parthe, Sassanide, Safavide et Afsharide.
Etant donné l’ancienneté de l’habitation humaine dans la région, les richesses archéologiques et préhistoriques de Kermân sont innombrables et loin d’avoir été toutes découvertes, d’autant plus que la rudesse du climat désertique rend la recherche difficile. Ceci dit, les régions de Jiroft, de Shahdâd et de Mâhân sont aujourd’hui en pleine exploration archéologique puisque les excavations faites ont permis de mettre à jour l’existence de civilisations inconnues vivant à Kermân il y a six millénaires. Le site archéologique de Jiroft (la civilisation antique de Jiroft) et celui en expansion de Shahdâd sont à visiter absolument.
Désert de Lout, Kermân
La beauté de Kerman ne se limite pas à son patrimoine historique puisqu’elle offre aussi aux visiteurs la beauté féroce de ses paysages variés. Déserts, montagnes et forêts forment un ensemble unique. Ainsi l’écotourisme, en particulier l’écotourisme désertique est actuellement en plein développement dans la région. Une grande partie du territoire de cette province est désertique et le plus célèbre des déserts de Kermân est sans doute celui de Lout, à la géographie phénoménale, lieu de randonnée fantastique, où le ciel pur dévoile au regard l’infinité des étoiles.
Parmi les attractions naturelles de ce désert très chaud et très aride, où une température maximale de plus de 70 C° fut enregistrée en 2005, on peut notamment citer les kalouts, ces étranges formations de sable tourmentées par le vent, qui s’élèvent parfois à plus de 500 mètres. Les dunes de sable, les grands lacs salés, notamment celui de Sirjân, les failles rocheuses et le ciel particulièrement clair et approprié à l’observation astronomique, en plus d’une expérience humaine du désert, sont d’autres attraits de ce désert.
Désert salé de Sirjan
Le désert n’est pas le seul atout naturel de cette province, puisque plusieurs hauts massifs montagneux et volcaniques donnent aussi une grande diversité climatique à cette province, en préservant le peu de précipitations annuelles et en permettant la formation d’oasis inattendues, telles que celle de Jiroft.
La montagne Hezâr : A 114 km au nord-ouest de Bâm, près de Râyen, le mont Hezâr culmine à 4465 mètres. Les villages du piémont de cette montagne sont dotés d’un climat froid et agréable en raison de l’altitude.
Montagne Hezâr
Le massif du Palvâr : cette chaîne montagneuse sépare tel un mur le sud du désert de Lout des régions centrales de l’Iran. Elle s’entend sur 147 kms du nord-ouest vers le sud-est sur une superficie de 1450 kms². Les plus importants monts de cette chaîne sont les Tigheh Siâh, Talzar, Siâhkouh-e Gourk, Mânirouz, Kharkhosrow et Gowdartchâh.
Le massif Pourkân ou Barfdân : S’étendant du nord-est de Shâhr-e Bâbak, à l’ouest de la ville de Rafsandjân, ce massif comprend notamment les monts Najib, Espazâr, Tourân, Kalâteh, Tanekouh, Zowj, Bisoukhteh, Narkouh, Kamarmedvâr, Kamarsefid, Sang Avâz. La plupart de ces monts dépassent les 2500 mètres, avec en tête le Pâri Kouh, qui culmine à 3442 mètres.
La montagne Joupâr : Situé à 43 km au sud-est de Kermân, ce petit massif d’une altitude de 4135 mètres comprend trois monts dont le Sesâkh Bozorg à 4200 mètres et le mont Baloutchi à 4000 mètres.
Montagne Joupâr
D’autres montagnes à citer (et à escalader) sont le mont Bâgh Bâlâ à 3775 mètres, où se trouvent les sources de plusieurs rivières comme le Tchatr, la montagne Ghadamgâh et le mont Sarmoshk, culminant à 4048 mètres d’altitude, à 105 km au nord-ouest de Jiroft.
Les nombreuses montagnes de la région, parfois volcaniques, abritent également des sources thermales, dont certaines ont été aménagées. On peut notamment citer la source Hossein Abâd à 33 km au nord-ouest de Râyen, la source de la citadelle Asgar à 11 km du bourg de Soltân Abâd au sud de Kermân, dont l’eau est réputée pour ses propriétés thérapeutiques efficaces contre les rhumatismes, la source thermale de Ghâssem Abâd depuis longtemps fréquentée par les habitants pour ses propriétés curatives notamment contre les maladies osseuses. Cette source est située à 6 km à l’est de la ville de Rafsandjân. Il faut également citer la source thermale de Teh-khâtoun à l’est de Kermân à 13 km du village Joushân, dont l’eau est réputée pour son effet calmant pour les maladies nerveuses ainsi que les maladies osseuses, ainsi que les sources thermales de Gherghereh Bâbâtorsh à 40 km de Râyen et celle de Abâragh au sud-est de Kermân et à 11 km au nord du village d’Abâragh.
Les lacs, les grottes et les parcs naturels protégés de Kermân
Etant donné l’étendue de la province et sa diversité naturelle, il existe dans cette région plusieurs parcs naturels protégés.
Le parc de Pâssib : Cette région protégée, à la frontière entre Kermân et Zarand, est l’habitat de nombreuses espèces animales désertiques.
Le parc de Lout-e Zangiâbâd : Au sud de Bâm, ce parc naturel est l’habitat d’une rare espèce de gazelle, la chinkara (Gazella Bennettii).
Le parc naturel de la montagne Biduiyeh à Bardsir : Cette région est particulièrement connue pour la variété des espèces de gazelles et de bouquetins qui la peuplent.
Parc naturel de la montagne Biduiyeh à Bardsir
Les plaines de Bolourd au Sirjân, quant à elles, abritent diverses espèces d’oiseaux, dont la rare outarde houbara d’Asie, qu’on trouve heureusement en abondance dans cette région.
Il faut aussi évoquer ici le lac saisonnier de Jâzmouriân qui reçoit chaque année des milliers d’oiseaux migrateurs tels que des flamants roses et diverses espèces d’oies et de canards sauvages.
D’autres parcs naturels protégés sont ceux de Mehrieh, qui comprend notamment de belles forêts de prosopis, le parc naturel de Gowdtchâh, celui de Anjerak Râba et finalement celui de la montagne de Kouh-e Nar, connu pour ses forêts d’amandiers et de pistachiers sauvages.
Le lac de Lout : La région de Kermân est une des régions les moins humides du pays, mais malgré la rareté des précipitations, de nombreuses rivières saisonnières naissent des montagnes, ainsi que quelques lacs, dont celui de Lout, situé au nord-est des montagnes du Kermân.
Le lac Jazmouriân : le lac de Jazmouriân est sans conteste le lac le plus connu de cette région. En raison des précipitations saisonnières et rares, les dimensions et la masse d’eau du lac varient d’une saison à l’autre et en été, durant certaines années, il s’assèche complètement.
Lac saisonnier de Jâzmouriân
Etant donné le grand nombre de massifs et de montagnes dans la province de Kermân, il existe également de nombreuses grottes dont certaines sont privilégiées par les spéléologues. Parmi elles figure la grotte calcaire Torang, la plus profonde et la plus grande de la province, considérée comme un important site pour l’écotourisme de la région. Cette grotte est située à 230 km au sud-ouest de la ville de Kermân.
Entrée de la grotte Mirzâ
La grotte Mirzâ : S’ouvrant à une altitude de 2342 mètres, cette grotte est réputée difficile d’accès et nécessite des compétences poussées en spéléologie. La grotte comprend huit salles principales et quatre salles secondaires avec un puits de 90 mètres au milieu de la grotte qui donne un relief particulier à son exploration.
Vue intérieure de la grotte Mirzâ
Les attractions historiques de la province de Kermân
Terre ancienne, Kermân ne possède pas autant de vestiges historiques que sa voisine la province de Yazd. La raison en est l’Histoire elle-même, dont les bouleversements ont contribué à effacer en partie les traces de la présence humaine. Cependant, ce qui reste témoigne de la continuité plurimillénaire de la vie en cette contrée. Mis à part les très anciens vestiges archéologiques découverts qui dévoilent la vie passée de civilisations disparues, notamment celle de Jiroft, d’autres constructions constituent un témoignage du passé. Les plus anciennes de ces constructions sont sans doute les citadelles et les temples, dont la plus célèbre est la Citadelle de Bam, frappée il y a quelques années par un séisme.
Kermân réserve cependant d’autres citadelles à visiter :
La citadelle de Râyen : Cette citadelle, cousine de celle de Bam, daterait de l’ère sassanide. Elle demeure après celle de Bam le deuxième plus grand édifice en briques crues et s’étend sur 2000 m² près de l’actuelle ville de Râyen.
Citadelle de Râyen
La citadelle d’Anâr : Située dans l’actuelle ville d’Anâr, au nord de la province de Kermân, la citadelle d’Anâr, autrefois nommée Abân, comme la ville, date de l’ère sassanide. Cette citadelle de trois étages est toujours debout, bien que quelques unes de ses salles aient été abîmées il y a trois décennies. Jusqu’à aujourd’hui, aucune étude archéologique ou architecturale n’a été menée dans l’enceinte de cette citadelle.
Citadelle d’Anâr
La citadelle Dokhtar (la Citadelle Fille) : Construite en 220 av. J.-C. par Ardeshir, cette citadelle se dresse au nord-est de la ville de Kermân. A l’origine nommée Gavâshir ou Citadelle de Montagne, elle n’est plus connue que sous le nom de Dokhtar (Fille), qui ferait référence au fait qu’elle n’a jamais été prise. Elle était durant l’ère sassanide le lieu de résidence du gouverneur de la province et avait été bâtie à l’origine sur les vestiges d’un temple dédié à la déesse Anâhita, gardienne des eaux, des femmes, des plantes et de la fertilité. Cette citadelle a été peu abîmée par le passage du temps, mais il faut préciser qu’elle n’a jamais fait l’objet d’entretien ou de rénovation, ni même d’études sérieuses.
Citadelle Dokhtar (la Citadelle Fille)
La citadelle d’Ardeshir : Autre citadelle négligée et pourtant bien conservée, la forteresse d’Ardeshir est située à proche distance de la citadelle Dokhtar. On rapporte qu’elle a été bâtie sur ordre d’Ardeshir Bâbakân, le fondateur de la dynastie sassanide (226 av. J.-C.). L’ancienne citadelle comprend notamment des palais, des temples et des habitations antiques. Les murs de cette citadelle, perchée à 150 mètres d’altitude au-dessus de Kermân, sont faits de briques beaucoup plus épaisses que la moyenne. Ce qui reste des mosaïques de la citadelle démontre un soin particulier porté à sa décoration. Cette citadelle, comme les autres, a été également laissée à l’abandon et il reste des études et aménagements particuliers à y faire, d’autant plus que des habitations modernes se multiplient dans ses alentours, ce qui risque d’endommager le site.
Citadelle d’Ardeshir
Tombeau de Khâjeh Atâbak
Le tombeau de Pir Barhagh : Saint homme chrétien du XIIIe siècle dont le tombeau est situé à Bardsir.
Le tombeau de Mir Heydar Gourkhân : ce mausolée datant de l’ère safavide est situé dans un superbe parc au plan safavide dans la petite ville d’Esfandagheh près de Jiroft.
Le mausolée de Shâh Nematollâh Vali Sans conteste historiquement l’un des mausolées historiques les plus importants de la région, puisque Nematollâh Vali, poète et mystique, fut le fondateur au XVe siècle de l’école soufie des Nematollahyeh. Le mausolée se trouve à Mâhân, au sud-est de Kermân.
Mausolée de Shâh Nematollâh Vali
Le tombeau de l’Akhound : Bâtiment en briques remarquable pour ses voûtes et son iwân comportant neuf ouvertures.
Le tombeau du prince Hossein Joupâr : Ce mausolée, situé à Joupâr près de Kermân, date de l’ère safavide.
Le mausolée d’Amir Heydar : Datant également de l’ère safavide, le tombeau de ce prince safavide est situé à Esfandagheh, près de Jiroft.
Le mausolée du roi Firouz : A 5 km au sud-est de la citadelle de Sirjân, le mausolée du roi Firouz surplombe le village de Vahdatâbâd. Le mausolée s’arcboute sur un roc vert foncé culminant à 30 mètres. Selon les habitants, la tombe à l’intérieur serait celle d’Abou Kalijar ou son fils, mort empoisonné. Le style architectural fait dater le bâtiment de l’époque ilkhanide, aux XIIIe et XIVe siècles.
Le mausolée Moshtâghieh : Ce mausolée est aussi celui d’un chef d’école soufie. Cette fois, il s’agit de l’école de Moshtâgh Ali Shâh, vivant à l’époque qâdjâre (fin XVIIIe-XIXe siècles). Après l’assassinat de Moshtâgh en 1791, il fut enterré dans ce qui était déjà le tombeau d’un saint local et l’endroit devint célèbre sous le nom de Moshtâghieh. Ce lieu est également appelé « les trois dômes », puisque trois dômes recouvrent les trois tombeaux du bâtiment.
Mausolée Moshtâghieh
Région marchande et étape de la Route de la Soie, Kermân comprend également de nombreux caravansérails historiques, datant principalement de l’ère safavide.
Le caravansérail de Ghotb Abâd : Ce caravansérail safavide est un caravansérail de ville, toujours actif au cœur du bazar Ghotb Abâd de Rafsandjân.
Le caravansérail de Kaboutar Khân : Caravansérail safavide de relais, il est à voir à 30 km au sud-est de la ville de Rafsandjân, sur la route de Kermân, dans le bourg de Kaboutar Khân. Ce bâtiment est historiquement et architecturalement important du fait des événements historiques qui s’y sont déroulés.
Caravansérail de Kaboutar Khân
Le caravansérail de Tchahâr Sough : Bâti à Kermân, ce caravansérail est proche du caravansérail de Ganjali Khâli et comprend deux ouvertures, l’une dans le bazar Saraji et l’autre s’ouvrant sur le bazar Ghaleh.
Le caravansérail et l’ensemble Vakil : Ce complexe, bâti en ville à côté du caravansérail safavide de Ganjali Khân, date de l’époque qâdjâre. Sa construction, commencée sur ordre du gouverneur de Kermân, Mohammad Esmaïl Khân Vakil-ol-Molk, a pris fin en 1870 sous le gouvernorat de Mortezâgholi Khân. Ce caravansérail et le complexe qui l’entoure est l’un des plus grands d’Iran.
Citadelle Manujân
- Le caravansérail de Mirzâ Alinaghi, celui des Hindous et celui de Mirzâ Hassan : Ces trois petits caravansérails datent de l’ère safavide.
Dans cette région désertique, l’eau et sa préservation ont bien évidemment une importance particulière. Ainsi, une attention indépendante a été portée à la construction de réservoirs d’eau, lesquels sont souvent des monuments architecturaux uniques en leur genre.
Réservoir de Hâj Mohammad Taghi, Shahdâd
Il reste aussi à signaler les grandes maisons de Kermân. Ces maisons, appartenant aux nobles et aux grands marchands de la région, constituent des joyaux de l’architecture historique de Kermân. On peut notamment citer la maison du Gouverneur Mirhosseini, à Râyen, datant de l’ère zand et la maison de Bahârolmolk, à Bardsir, qui date de l’époque qâdjâre.
La ville de Kermân, très ancienne étape marchande, comprend plusieurs bazars, la plupart ayant des siècles d’âge, tout en étant toujours en activité. S’y perdre est un plaisir certain.
Quant aux mosquées, elles sont indubitablement des recueils d’histoire d’architecture et même d’archéologie, puisque certaines ont été bâties sur les vestiges de temples préislamiques. On peut notamment nommer à Kermân la Mosquée de l’Imâm, datant de l’ère seldjoukide (11ème siècle) et la mosquée Pâmenâr datant du règne des Al-e Mozaffar (13ème siècle), la mosquée Vakil construite en 1773 sur ordre de Vakil-ol-Molk, qui a été rénovée durant le 19ème siècle ; à Sirjân, la mosquée Seyyed datant de 1846, à Shahdâd, la mosquée seldjoukide, vieille bâtisse dont il ne reste aujourd’hui que certains murs, une partie de la toiture et de la coupole ainsi que la shabestân, l’ensemble étant intégralement en adobe. A Sirjân se trouve également la mosquée de la citadelle de Pierre qui, d’après la tablette qui orne son entrée, date de l’ère mozaffaride (13ème siècle).
Bref, vous l’aurez bien compris, la visite de Kerman est sans fin…